
Leçons zéro déchet tirées du mode de vie de l’ère Shōwa au Japon
Quand j’étais enfant, j’ai passé un certain temps chez mes grands-parents au Japon. Leur quotidien était simple, mais rempli de petites habitudes pratiques qui réduisaient les déchets. À l’époque, personne ne parlait de durabilité ou de zéro déchet, et pourtant leur manière de vivre incarnait déjà ces principes.
Nettoyage et réutilisation
- Les feuilles de thé usagées étaient dispersées sur les tatamis avant de balayer. Elles retenaient la poussière et laissaient un parfum agréable.
- Du papier journal humide servait à faire briller les vitres.
- Les vieux tissus étaient transformés en chiffons et utilisés jusqu’au bout.
Astuce aujourd’hui : Remplacez les lingettes jetables par des chiffons découpés dans de vieux vêtements. Essayez les feuilles de thé ou le bicarbonate de soude comme nettoyants naturels.
Sagesse de la cuisine
- Les épluchures de légumes servaient à faire des pickles ou du bouillon.
- L’eau de rinçage du riz était réutilisée pour laver le sol ou arroser les plantes.
- Les aliments étaient conservés par séchage, saumurage ou fermentation.
- Ma grand-mère préparait elle-même le miso et les prunes salées (umeboshi) — nous n’en avons jamais acheté.
Astuce aujourd’hui : Cuisinez avec des ingrédients de saison, faites vos propres pickles et réfléchissez avant de jeter vos restes.
Énergie et combustible
- Mon grand-père aimait faire griller du poisson sur un petit barbecue au charbon (shichirin).
- La chaleur résiduelle du charbon servait à mijoter des plats ou à garder les aliments au chaud.
- En été, on se rafraîchissait en arrosant le sol d’eau, avec des stores en bambou et en profitant de la ventilation naturelle.
Astuce aujourd’hui : Diminuez votre dépendance à la climatisation. Explorez les solutions passives comme l’ombre, la circulation de l’air et les matériaux naturels.
Vêtements et textiles
- Les kimonos étaient retaillés et réutilisés pendant des générations.
- Les déchirures étaient réparées avec des points sashiko ou des pièces de tissu.
- Les textiles terminaient leur vie comme chiffons ou couches — rien n’était gaspillé.
Astuce aujourd’hui : Réparez vos vêtements, upcyclez les tissus et considérez les textiles comme des ressources, pas comme du jetable.
Outils du quotidien
- Les outils en bois et en bambou étaient utilisés pendant des décennies grâce aux réparations.
- Les paniers et plateaux en bambou retournaient à la terre ou servaient de combustible en fin de vie.
Astuce aujourd’hui : Choisissez des matériaux naturels et durables, des outils réparables ou compostables.
Pourquoi cela compte aujourd’hui
La commodité moderne rend l’achat, le remplacement et le jeté trop faciles. Mais l’esprit de l’ère Shōwa montre une autre voie : bricoler, réparer, réutiliser et adapter.
Il ne s’agit pas de revenir en arrière, mais de trouver un équilibre et de se souvenir que de petits choix pratiques s’additionnent.
Furoshiki : l’outil zéro déchet par excellence
Un objet illustre parfaitement cette sagesse : le furoshiki, un simple carré de tissu.
- Emballer et transporter des courses ou des cadeaux
- Servir de nappe, de tissu de pique-nique ou d’emballage de rangement
- Se plie petit, tient dans un sac et se réutilise à l’infini
- En cas d’urgence, peut regrouper des affaires, offrir de l’intimité dans un refuge ou servir d’écharpe ou de bandage
Astuce aujourd’hui : Le furoshiki est réutilisable, polyvalent et intemporel — un essentiel zéro déchet idéal pour la vie moderne.
Conclusion
Le mode de vie de l’ère Shōwa n’était pas luxueux, mais il était pratique, ingénieux et profondément lié à l’idée de ne rien gaspiller.
En adoptant quelques-unes de ces habitudes — réutiliser les restes, réparer les vêtements, emporter un furoshiki — vous introduisez non seulement la durabilité dans votre vie, mais aussi une certaine attention et une conscience plus douce.
Le zéro déchet n’est pas une question de perfection. C’est une question de choix quotidiens. Et la sagesse du passé peut nous guider vers un avenir plus résilient et plus durable.