
Pourquoi envelopper ?
La forme du cœur enseignée par le furoshiki
Nous naissons tous nus.
Mais avant même de venir au monde, nous sommes déjà enveloppés.
Dans le ventre de notre mère, nous sommes protégés, entourés par son corps et par la douceur de l’eau de vie.
Le caractère japonais « tsutsumu » (包む, envelopper) représenterait cette image : une mère qui tient son enfant dans son ventre.
C’est là que naît le sens profond de ce mot, celui de protéger et de réchauffer.
À la naissance, le nouveau-né ressent pour la première fois le souffle du monde.
Et aussitôt, des mains bienveillantes le recouvrent d’un tissu.
C’est le premier « enveloppement » de la vie, rempli d’amour et du désir de protéger, de réchauffer, de faire grandir.
À la fin de la vie aussi, nous sommes à nouveau enveloppés.
Dans un tissu ou un vêtement que nous avons chéri, nous reposons doucement.
C’est le dernier enveloppement, celui qui embrasse notre façon d’avoir vécu.
De la naissance à la fin, envelopper accompagne le cœur humain.
Le furoshiki donne forme à cet esprit intemporel.
Prendre le temps d’envelopper et de nouer, c’est offrir un instant de réflexion,
un moment pour penser à l’autre, se recentrer, et respecter le monde qui nous entoure.
Un furoshiki est un tissu réutilisable à l’infini.
Mais sa valeur ne réside pas seulement dans la réutilisation.
Il nous enseigne comment exprimer la bienveillance à travers de simples gestes.
Quand nous enveloppons quelque chose avec nos mains, nous retrouvons ce qu’aimer et protéger veulent dire.
À cet instant, une paix discrète revient, comme la chaleur d’avoir été tenu autrefois.
Le furoshiki nous rappelle la beauté du geste d’envelopper.
Et je souhaite continuer à partager ce cœur délicat, vivant dans la culture japonaise.